Une enquête sur le système de santé québécois qui sauve la vie

En cherchant de l’information sur François Legault, ancien ministre de l’éducation puis de la santé, je suis tombé par hasard sur un article d’un blogueur intitulé LE SYSTEME DE SANTE QUÉBÉCOIS A QUATRE VITESSES qui parle d’une enquête et récit du journaliste Luc Bouchard.

Pour terminer sa tournée, il contacte trois cliniques privés montréalais : RocklandMD, Omnium-Santé du Millenia Groupe Santé et le MédiClub du Sanctuaire (clinique notamment fréquenté par Jean Charest et François Legault). On ne sait pas quel est son choix, mais ça lui coûtera 1 250 $ pour avoir un bilan de santé complet d’ici quelques jours.

Il se rend donc à la clinique privé et il passe l’avant-midi à passer des examens pour finalement rencontré un médecin qui lui annonce que son électrocardiogramme indique un bloc de branche gauche et qu’il doit passer, à l’hôpital, une scintigraphie du cœur, il s’agit d’une sorte de scanographie qu’on appelle un MIBI-Persantin.

Inquiété par son état de santé, il va cherché lui-même les résultats de l’examen et il parle à une amie médecin qui, tout aussi inquiète, lui ordonne d’aller à l’urgence. Quatre jours plus tard, il est amené au bloc opératoire, il en ressortira avec trois endoprothèses. Selon le cardiologue il était à «deux heures, deux jours, deux mois, deux ans d’un infarctus majeur.»

En conclusion, voici les quatre possibilités du système de santé que Luc Bouchard a vécu.

Délai pour une 1ere rencontre Prix Délai pour passer le bilan de santé complet
Clinique sans rendez-vous le jour même 0 $ Impossible
Médecin de famille public 43 jours 0 $ 90 jours minimum
Médecin de famille privé +/- 7 jours 295 $ 21 jours
Clinique privée +/- 7 jours 1 250 $ le jour même

Et la conclusion de Luc Bouchard extrait de L’enquête qui m’a sauvé la vie

Ironie du sort, j’obtiens mon congé de l’hôpital la veille de mon rendez-vous avec mon médecin de famille – soit 42 jours après le début de cette enquête. Quarante-deux jours qui ont changé ma vie et mon regard sur notre système de santé. Et sur moi-même, puisque je suis le premier responsable de ce qui m’est arrivé: comme beaucoup d’hommes, j’ai plus ou moins consciemment choisi de ne pas voir, de ne rien changer à mon style de vie. Pourtant, tous les voyants étaient au rouge, et je m’en doutais bien.

Notre système de santé s’est quant à lui montré égal à lui-même: capable du meilleur comme du pire, de sauver une vie avec une remarquable efficacité comme de laisser ses «ouailles» aller à la dérive. On nous parle sans arrêt de médecine familiale et d’amélioration des délais d’attente, or, même si j’ai la «chance» d’avoir un médecin de famille, j’ai dû attendre un mois et demi avant de pouvoir entamer un bilan.

Que se serait-il passé si je n’avais pas eu de bonnes assurances me permettant d’aller dans une clinique privée? si je ne travaillais pas pour un magazine qui a accepté d’assumer une partie des frais de consultation?

Et je ne peux même pas affirmer, en conclusion, que le privé est la solution à tous nos maux: le premier médecin à 295$ que j’ai vu n’a pas cru bon de me faire passer tout de suite un test à l’effort sur tapis roulant. Quant à la superbe clinique privée qui a permis de découvrir mon problème cardiaque, elle n’a jamais reçu les résultats de mes examens à la suite d’un incroyable cafouillage administratif… et personne ne s’en est inquiété, jusqu’à ce que je rappelle, cinq mois plus tard. Pour le suivi, on repassera!

Pas simple pour avoir un rapide bilan de santé. Vous comprenez mieux pourquoi j’ai le goût de rentrer assez rapidement en France. Sans assurance privée, j’ai pas vraiment les moyens de payer à moi et ma famille plusieurs bilans de santé à 1250$ l’unité. Ca complete bien mes deux précedents articles RAS LE BOL de l’attente et qualité des soins de sante a Montreal et Le choix et la concurrence en sante.

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